Le 27 janvier prochain, certains d’entre nous penseront peut-être à dédier une pensée à un événement marquant de l’histoire du monde : l’Holocauste*, ses plus de 6 millions de victimes juives, par l’État nazi et ses collaborateurs de 1933 à 1945, et la date de la libération du camp d’Auschwitz*. Mais pour beaucoup, ces mots, cette tragédie n’est qu’un concept, un fait dont on se souvient vaguement. Peut-être parce que cette Journée internationale de commémoration de l’Holocauste n’est pas d’un jour férié alors on y fait un peu moins attention?
Et pourtant cette période historique et le devoir de mémoire qui en a résulté est crucial pour le bon fonctionnement de notre société actuelle. Il s’agit, en perpétuant le souvenir de cette tragédie, d’empêcher qu’un tel évènement ne se reproduise. Parce que, se souvenir c’est d’abord , mieux comprendre le passé pour mieux se sensibiliser aux formes contemporaines d’antisémitisme, de xénophobie et de haine pour éviter que cela mène à de nouveaux génocides. Parmi ces drames contemporains on peut mentionner, par exemple, le génocide arménien, le nettoyage ethnique en ancienne Yougoslavie, le génocide de Srebrenica, ceux du Cambodge et du Rwanda, mais aussi le traitement des Ouïghours de nos jours en Asie.
Le but étant l’objectif, sans doute un peu utopique mais oh bien honorable, de vivre en accord avec la Déclaration universelle des droits de l’Homme pour une société universelle « sans distinction aucune, notamment fondée sur la race, sur la religion ou sur toute autre condition ».
Mais concrètement, en quoi ce genre de date anniversaire parlent encore aux gens de nos jours ? Donne-t-on encore un sens au devoir de mémoire, au souvenir ? Comment cela se traduit dans notre société moderne ? Et quelle place on accorde aux défunts et martyrs de ces évènements ?
En quoi cette tragédie, et tant d’autres, nous ont rendu plus forts
Si on veut retenir le positif de tels évènements ce serait sans doute de se rappeler que par ces étapes noires de l’histoire, une grande majorité de la population mondiale a su se rallier pour signer des traités, établir des conventions pour que ce genre d’atrocité ne puisse plus se reproduire. Ainsi, sont nées les sociétés plus libres et plus acceptantes dans lesquelles nous avons la chance de vivre aujourd’hui.
Derrières ces victoires, ces avancées et la quasi-stabilité dont nous bénéficions aujourd’hui, il y a des victimes dont la mémoire est à célébrer. Qu’ils soient ceux de la Shoah, mais aussi, entre autres, des manifestations, émeutes, guerres civiles ou mondiales, ces défunts dont le sacrifice s’est fait au nom de certaines causes, qu’elles nous semblent valables ou non, a toujours permis une chose. Une prise de conscience réelle. Dans ces moments-là, le Monde a tendance à se rassembler en un but commun : la préservation de l’Humanité.
Cependant, ce côté positif des choses est sans nier le revers de la médaille et la face plus noire du monde. Une réalité à accepter : les conflits perdurent de par le monde.
Mais justement! N’est-ce pas là une raison majeure de continuer à se rappeler des faits aussi importants que l’Holocauste et toutes ces vies perdues ? Parce que garder en tête l’atrocité de ce passé et la précarité dans laquelle se trouvent, encore de nos jours, certaines zones du monde, c’est se donner la possibilité d’agir, même à sa mesure, ou simplement de conscientiser sur l’état général du monde.
Notion primordiale puisque c’est ce genre d’état d’esprit qui, selon certains, permettrait de nous construire un meilleur avenir ensemble. Et même si, cette notion de devoir de mémoire partage les opinions, le fond du concept, lui, reste louable. Une pensée positive qui, dans des périodes plus sombres, comme le chaos de la pandémie dans laquelle nous essayons de survivre tant bien que mal, actuellement, fait vraiment du bien.
Et même si les conflits et la crise sanitaire perdurent un peu partout dans le monde, il est nécessaire, en célébrant ce genre de date anniversaire, que nous avons traversé des catastrophes toute aussi meurtrières et dévastatrices. Nous avons perdu beaucoup d’être chers, par faute des maladies, des accidents ou des guerres. Nous avons plusieurs fois cru la fin du monde se profiler à l’horizon.
Mais malgré tout ça, nous nous en sommes sortis. Plus résilients, plus unis, mieux organisés. Et pour cela, il faut se souvenir. Que ce soit du 27 janvier, mais aussi des dates de déclaration d’indépendance, de fins de conflits ou d’anniversaires de ceux qui nous ont marqués et ont rendu notre vie telle que nous avons la chance de la vivre aujourd’hui.
Les témoignages
Pouvoir lire ou écouter les expériences et le vécu de ces survivants de l’horreur est un moment privilégié pour tous. Cette année, avec le nouveau coronavirus qui restreint la célébration de ces rescapés, leurs témoignages prennent une importance encore plus majeure. Parfois, leurs histoires nous révoltent, nous surprennent et soulèvent de nombreuses questions. Et c’est, en partie, le but recherché avec leurs messages : nous émouvoir mais aussi nous encourager à faire mieux que nos prédécesseurs. Pour vous donner une idée, cliquez ici pour écouter l’Histoire telle qu’elle a été vécue par quelques-uns d’entre eux.
Pour aller plus loin
Afin d’en savoir plus sur ce sujet, mais aussi sur tous les autres conflits par lesquels nous sommes passées et ceux que nous subissons encore aujourd’hui, l’équipe Le Nécrologue a quelques suggestions pour vous. De fait, dans la diapo ci-dessous, vous trouverez nos propositions de livres, de films et de lieux à découvrir en lien avec cette journée si spéciale du 27 janvier, mais aussi bien d’autres sujets à explorer. Nous espérons que cet article, ceux que nous avons publiés par le passé tout comme ceux à venir, vous en font découvrir certains sujets et nous permettrons, à tous, d’explorer ces sujets plus ou moins sensibles ensemble.