Samedi matin, ça cogne à porte… ho non c’est dans la fenêtre du salon! Je suis à la cuisine à préparer du pain doré pour les enfants. Je leur demande d’aller voir qui cogne… ça ne bouge pas d’un poil! J’arrête ma préparation et viens voir ce qui se passe. Alors on s’approche tous de la fenêtre. Dans son beau manteau rouge, Mamie-Bonbon est là ! Elle passe nous voir, une petite saucette à travers la fenêtre. Tsé c’est covid, zone rouge… Elle nous dit : « On n’aura pas de party à Noël…. toutes mes décorations sont faites pourtant. … J’ai peur… »
J’ai déjà les larmes aux yeux… Il y a pas si longtemps, les enfants se rendaient chez eux après l’école. Ben oui, notre maison est à quelques rues de la leur. Souvent, la fin de semaine, on allait souper ou c’était leurs tours et eux venaient à la maison. Mais tsé, on ne compte pas vraiment les tours! On est proche, on se voyait souvent, avant, il me semble que c’est il y a si longtemps…
Quand elle a accoté son front dans la fenêtre, la voix cassante : « Je m’ennuie tellement… Je vous aime… » Elle lève sa main et l’appuie dans la fenêtre, les larmes coulent. Je demande aux enfants de lui envoyer un bisou soufflé. Elle n’a pas eu le temps d’attraper ses 3 bisous soufflés, elle a tourné le dos et est partie.
La conciliation party de Noël et COVID-19
Cette petite saucette m’a virée à l’envers pour le reste de la journée. Malgré la musique de Noël qui jouait, nos cœurs n’étaient pas à la fête. Les enfants nous questionnent pendant quelques minutes. « Oui elle est triste Mamie-Bonbon, elle s’ennuie beaucoup de nous… Hé non, on n’aura pas de party de noël avec eux. On se fera un Noël en vidéoconférence. » Mais tsé, nous on sera bon pour ça… On a déjà eu une pratique l’année passée! La gastro s’était invitée dans notre maison et on a fait notre Noël tout seul à la maison et le réveillon de la nouvelle année aussi! Parce que oui, on est 5, et qu’on l’a eu l’un après l’autre.
Aujourd’hui, c’est dimanche soir… et j’ai encore le cœur lourd. Je dis tout le temps aux enfants: « attend, y a toujours une solution ». C’est que la, j’en vois pas de solution miracle. Je suis tannée de me dire que ça va bien aller. Mais tsé, on est chanceux nous, on s’a. Alors on passera le plus beau des Noël en famille restreinte, moi, mon conjoint et nos 3 merveilleux enfants. On a la chance de les avoir avec nous, on va en profiter pour ceux qui ne le peuvent pas…
Lundi matin arrive bientôt, j’espère que ma bonne humeur et mon enthousiasme vas renaître avec celui-ci et que, pour encore un moment, je vais croire ma petite voix qui me dit : « Ça va bien aller ! »