Né en Sicile, dans le sud de l’Italie, en 1942, M. Alfonso Gagliano est mort samedi, 12 décembre 2020. Il était âgé de 78 ans. C’est en 1958 qu’il a immigré au Canada. Il était alors âgé de 16 ans lorsqu’il a débarqué au Quai 21 à Halifax.
Selon des personnes proches de lui, il a dû travailler dur pour économiser afin de parfaire son éducation. Il est devenu comptable, un métier dans lequel il a assez bien réussi. Il a été député, ministre et ensuite ambassadeur après avoir été président d’une commission scolaire.
Plusieurs s’en souviendront comme un des principaux acteurs du scandale des commandites qui a éclaboussé le gouvernement libéral au début des années 2000.
Le scandale
Député libéral de 1984 à 2002 du cabinet de Don Boudria, il a été élu député à la Chambre des communes le 4 septembre 1984. Il était leader parlementaire adjoint pendant un bout de temps. Il a été whip. Ensuite, il a été ministre des Travaux publics.
Le gouvernement Chrétien a cherché à faire la promotion de l’unité canadienne dans la province après la défaite du référendum de 1995 sur la souveraineté au Québec. C’est alors qu’il a annoncé le programme de commandites, doté d’un budget de 250 millions de dollars. Alfonso Gagliano était responsable de ce programme en tant que ministre des Travaux publics. Il s’avère qu’une centaine de millions de dollars ont été accordés en subventions à des firmes de publicité proches du Parti libéral du Canada entre 1997 et 2002. Le premier ministre, M. Jean Chrétien, a nommé M. Alfonso Gagliano au poste d’ambassadeur du Canada au Danemark en 2002. Il alors cherchait à mettre fin à la controverse.
Il a été démis de ses fonctions le 10 février 2004 par le premier ministre Paul Martin. Alfonso Gagliano a dû s’expliquer devant la commission Gomery. Le juge John Gomery a notamment conclu que M. Gagliano avait joué un rôle direct dans cette affaire. Ses décisions ont aidé à subventionner des projets à saveurs partisanes qui n’étaient pas axées sur le souci d’unité nationale.
De le livre intitulé Les corridors du pouvoir sorti en 2006, M. Gagliano a soutenu avoir été le « bouc émissaire idéal » de ce scandale. Selon certains, il n’a jamais été accusé de quoi que ce soit. Aucun policier ne l’a jamais même interviewé. On lui aurait fait une mauvaise presse qu’il ne méritait pas.
L’après politique
Il ne s’est cependant pas arrêté à cela. M. Alfonso Gagliano a en effet réussi, en un peu plus de 10 ans, à se hisser parmi les meilleurs vignerons au Québec. C’est son ardeur au travail et son perfectionnisme qui lui ont servi.
Il s’est mérité des prix d’excellence grâce à son vignoble qu’il a acheté avec son fils à Dunham dans les Cantons-de-l’Est. Avant sa mort, Alfonso Gagliano aura été un fier Québécois, Canadien et Italien passionné par la vinification.