Accueil COVID-19 Décès et COVID-19: Il n’y a pas que la crémation!

Décès et COVID-19: Il n’y a pas que la crémation!

par Marco Roy

En temps de COVID-19, la crémation est-elle maintenant la seule option lors d’un décès ? Les messages envoyés par notre gouvernement évoluent de jour en jour depuis le début de la crise reliée au nouveau coronavirus. Depuis maintenant près d’un an, les consignes s’adaptent à mesure que nos connaissances augmentent face à cet ennemi redoutable. Un peu comme dans le jeu du téléphone, l’information peut aussi se déformer par le bouche-à-oreille. Comment faire pour s’y retrouver ?

« Il y a tellement de mesures différentes et de changements d’un jour à l’autre… Ça fini par être mêlant. » exprime Camille de Montigny, thanatologue à la Maison funéraire St-Louis lors d’un échange avec elle sur les média sociaux.

C’est en effet le constat qu’a eu l’occasion de faire Mme de Montigny. Elle a d’ailleurs exprimé son avis par une question à ses collègues dans un groupe Facebook.

Cherchons une solution

Nous lui avons proposé d’aborder le sujet dans cet article afin de tenter de rétablir la vérité en ce qui a trait au choix possible pour les familles endeuillées par la COVID-19. « Oui, je crois que ça pourrait mettre les choses au clair avec les familles. C’est déjà assez dur de perdre quelqu’un ces temps-ci, si en plus on se fait enlever la chance de voir la personne une dernière fois ou d’accomplir son vœu de disposition finale… », confie-t-elle.

«  Le public n’a pas toujours idée de se renseigner sur toutes ces choses, et bien sûr ils font confiance aux « anges » du système de la santé. Toutefois les professionnels peuvent donner de fausses informations par mégarde. Je sais que c’est par manque d’information qu’elles/ils propagent cette information, ce qui prouve que c’est notre rôle de thanatologue de passer le bon message. » dit la diplômée du Collège de Rosemont de 2020.

Il faut se rappeler qu’au début de la crise le 24 mars 2020, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) recommandait la crémation plutôt que l’inhumation, même si cette dernière était permise. Ce n’est que le 20 avril suivant qu’elle a publié une mise à jour de ses directives à l’intention des entreprises de services funéraires. Elle avait pour but de clarifier certains flous entourant encore la prise en charge des dépouilles. C’est à ce moment que la recommandation avait été retirée. Ce changement de méthode peut surement expliquer pourquoi certains croient encore que seulement l’incinération est encore possible.

Posons la question

Voici sa réponse lorsque je lui demande si toutes les dispositions sont encore possibles comme avant la crise pour ces familles.

« Pas exactement. Les gens atteints de la COVID peuvent être identifiés, sans contact, mais quand même avec une préparation minimale. Ils peuvent voir le défunt s’il est préparé minimalement. C’est-à dire que la bouche et les yeux sont fermés et que la partie visible du corps (tête et cou) est propre. Ils ne peuvent pas être exposés en salon avec visites à cercueil ouvert. Toutefois, ils peuvent être placés dans leur cercueil, sans être embaumés. Les visites se font à cercueil fermé, mais la personne n’a pas eu à être incinérée. Je crois que ça fait toute la différence… Pas tout le monde veut se faire incinérer. »

De plus, elle m’explique que la famille immédiate peut voir le défunt une dernière fois, sans contact physique avec le défunt, lorsque le corps le permet. Ça s’applique autant pour une crémation ou une inhumation. Dans le cas de l’inhumation, le corps est ensuite mis dans le cercueil et le cercueil est fermé « à tout jamais ».

 « Bien sûr, c’est à la discrétion du thanatopracteur de voir si la dépouille est présentable… Il n’y a pas que la COVID-19 dans la vie… d’autres facteurs aggravants peuvent rendre l’identification complexe. Exemple : mourir de la COVID-19, c’est une chose, mais si la personne avait la COVID-19, et est décédée dans un accident de voiture… La préparation nécessaire pourrait être trop invasive pour pouvoir seulement fermer les yeux et la bouche. Rendu-là c’est du cas par cas » rajoute-t-elle.

Et les autres dispositions?

Nous nous sommes également interrogé à savoir si d’autres méthodes étaient encore possibles pour les cas de COVID-19. L’aquamation par exemple, ce procédé qui utilise l’eau plutôt que le feu pour retourner le corps à Mère Nature. « Non ce n’est pas permis pour les cas de COVID-19 mais oui pour tous les autres, même en temps de pandémie » nous a répondu Le complexe funéraire Le Sieur. Selon un article de ICI Radio-Canada datant de avril 2020, la mise en crypte et l’enterrement dans un mausolée ou dans un charnier ne sont pas autorisés non plus.

En conclusion

En résumé, une préparation minimale est possible pour les cas de COVID-19 pour la crémation ou l’inhumation afin que la famille proche puisse voir le défunt. L’embaumement est interdit. Ce qui explique l’impossibilité d’exposition avec le cercueil ouvert. Les rites entourant la mort gardent leur importance. Ils sont là surtout pour les gens qui restent. La majorité des gens au Québec optent pour l’incinération. Mais les familles doivent savoir que l’inhumation pourra être respectée malgré la pandémie si c’était le choix du défunt.

PermisInterdit
CrémationEmbaumement
Inhumation (Enterrement)Exposition à cercueil ouvert
Exposition à cercueil ferméAquamation
Voir le défunt par la famille immédiateMise en crypte
Enterrement dans un mausolée
Enterrement dans un charnier
Résumé des possibilités pour les défunts décédés de la COVID-19

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